L'heure de la rentrée pour les potées

L'heure de la rentrée pour les potées

 

 

Agrumes
Agrumes
Agrumes

En bref

Quand les prévisions météo annoncent des températures proches de zéro, plus question de tergiverser : il faut rentrer les plantes frileuses à l'abri du gel. A moins qu'on décide de les abandonner à leur sort…

Vivaces, mais gélives

Certaines belles de balcon font la tête dès que les températures flirtent avec le zéro, alors que d'autres supportent un petit gel. Il n'empêche que la grande majorité des plantes cultivées en potées pour enjoliver nos fenêtres et terrasses durant l'été ne sont pas rustiques sous nos climats : si on les laisse dehors à la mauvaise saison, elles n'y survivent généralement pas.

Pourtant, dans leurs pays d'origine, la plupart de ces "saisonnières" ne sont pas des espèces annuelles, mais des vivaces, voire des arbustes ou même des arbres. Si l'on prend la peine de les déménager à l'abri du gel à la fin de la belle saison, elles sont tout-à-fait capables de nous tenir compagnie des années, voire des décennies durant.

Geraniums Pelargoniums
Geraniums Pelargoniums

On garde ou pas ?

Mais vaut-il la peine de les hiverner ? Cela dépend des cas. Si l'on n'a que quelques potées banales et qu'on aime bien changer régulièrement de coloris et de types de plantes, on pourra préférer s'éviter les contraintes d'un hivernage, surtout si l'on n'a pas d'autre choix que de leur faire passer l'hiver dans un appartement exigu et bien chauffé. Car de mi-octobre à mi mai, cela fera sept mois d'encombrement à supporter - et, dans ces conditions, les plantes ne seront généralement pas au sommet de leur beauté, En revanche, si l'on a craqué pour des plantes onéreuses, particulières, ou réuni une intéressante collection de variétés, on sera davantage amené à tenter de les hiverner, même dans des conditions pas optimales. Car on ne retrouvera pas forcément les mêmes cultivars par la suite, ni des plants aussi bien développés.

Où leur faire passer l'hiver ?

Pour la plupart des potées d'été, le local d'hivernage idéal est une pièce très lumineuse, hors gel mais fraîche, et à l'ambiance pas trop sèche : serre froide ou tempérée, véranda non chauffée, loggia ou couloir vitrés… Dans de telles conditions, la croissance est ralentie, les végétaux ne s'étiolent pas et les attaques parasitaires restent limitées. A défaut d'un tel local, on doit souvent se contenter de "faire au mieux" - en gardant à l'esprit que si la chaleur encourage la croissance, elle doit aller de pair avec la lumière. Or celle-ci est faible, en hiver… Si l'on n'a pas d'autre choix que d'hiverner des belles d'été dans l'appartement, mieux vaut donc opter pour une chambre fraîche plutôt que pour le salon bien chauffé - d'autant que l'hygrométrie y sera aussi automatiquement plus élevée. Les plantes auront moins tendance à s'étioler et à se dessécher, et les parasites - pucerons, mouches blanches, cochenilles, acariens - se développeront moins rapidement.

Dehors et protégées

Qu'il soit beaucoup ou peu chauffé, l'appartement convient mal aux potées plus ou moins rustiques, constituées d'espèces normalement capables (ou presque) d'affronter nos hivers quand elles sont cultivées en pleine terre : rosiers, hostas et autres vivaces "de jardin", hortensias, buis, camélias, olivier, lavandes, romarin… En plaine et à défaut de serre froide, ces plantes-là seront mieux dehors, contre une façade abritée, avec une bonne protection.

Et les annuelles ?

On abandonne généralement les annuelles à leur sort à l'approche du gel. Rien n'empêche toutefois d'essayer de les hiverner : certaines peuvent survivre à un hiver. Les laisser terminer leur cycle à l'abri peut aussi leur permettre de mûrir leurs graines, que l'on pourra récupérer pour les semer au printemps suivant.

Lauriers roses
Lauriers roses
Lauriers roses

Que faire des plantes malades ?

Si une plante est infestée de parasites, mieux vaut éviter de la rentrer avec les autres : la contamination est rapide en hivernage. Commencer par la traiter, puis la rentrer à l'écart. En présence de parasites très mobiles, comme les mouches blanches, il est souvent préférable de tailler sévèrement.

Le saviez-vous ?

On recommande d'arracher les plantes "à bulbes" à l'automne pour conserver leurs oignons, cormes, tubercules ou rhizomes en caissettes durant l'hiver, à l'abri du gel. Mais cela concerne les plantes cultivées en pleine terre. Les bulbeuses cultivées en potées, en revanche, seront rentrées telles quelles, dans leurs contenants : les bulbes se conserveront mieux dans la terre. Une fois rentrées, certaines de ces plantes resteront en végétation. Mais beaucoup, à l'image des bégonias, verront leur feuillage jaunir dans les semaines suivantes : on cessera alors les arrosages, ne donnant que quelques gouttes de temps en temps, pour les reprendre en douceur au printemps, quand de nouvelles pousses pointeront.

© Isabelle Erne