Rafraîchir le décor de votre jardin après l'été

Rafraîchir le décor de votre jardin après l'été

 

 

Jardin
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En bref

Après un été particulièrement chaud - et très sec, par endroits - bien des jardins ont triste mine. Pas de panique : une généreuse tournée d'arrosage et une bonne séance de nettoyage permettront de les rendre à nouveau présentables.

De l'eau d'abord

Massifs, prairies fleuries et bordures de vivaces évoquent davantage du foin sur pied q'un décor luxuriant après ces vacances d'été. Même s'il semble que la seule solution soit de tout passer à la faux, mieux vaut commencer par un bon arrosage : il permettra de ressusciter nombre de plantes apparemment trépassées. Si la surface cultivée n'est pas trop importante, on peut employer l'arrosoir, en apportant une bonne quantité d'eau au pied de chaque plante (entre 2 et 10 litres par vivace ou buisson, selon leurs dimensions, et bien davantage pour les grands arbustes) : c'est la façon la plus précise de doser nos apports d'eau. Il est bien sûr moins fatigant de recourir à un asperseur, mais bien qu'on utilise davantage d'eau de cette manière, chaque plante n'en reçoit pas forcément assez : il faudra vérifier, après, que la terre aura bien été mouillée en profondeur.

Jardin
Jardin

Passage en revue

L'idéal est d'arroser en fin de journée pour se lancer dans l'opération nettoyage le lendemain matin. En effet, quelques heures après l'arrosage, les végétaux auront récupéré (ou non…) et l'on verra mieux ce qui est encore frais et ce qui ne l'est pas. On commence par supprimer tout ce qui est complètement sec, c'est-àdire passé au beige ou au brun : tiges florales, grandes feuilles… Un passage de râteau à feuilles permet ensuite de retirer les feuilles déjà tombées, et un passage de tondeuse d'égaliser les pelouses - qui, avec le sec, ont poussé de manière irrégulière. Cela fait, le jardin aura déjà repris bonne allure générale. Reste encore à peaufiner les détails.

Arbustes
Arbustes
Arbustes

Arbustes

Les arbustes taillés, comme les ifs et les buis, ont généralement besoin d'une petite coupe de rafraîchissement en fin de saison. Utilisez pour ce faire un sécateur ou une cisaille à main, mais évitez le taille-haie, mal adapté à un travail qui demande de la finesse. Du côté des grimpantes puissantes, comme les glycines ou les vignes, c'est sans doute un peu la jungle : ces plantes sont capables de produire, en quelques semaines, une moisson de tiges de plusieurs mètres de long. On rabattra ces pousses à grosso modo trois yeux de leur base (autrement dit, on coupe au-dessus de la troisième feuille), sauf celles que l'on désire conserver pour prolonger la charpente (dans ce cas, les déplacer si nécessaire pour leur donner une meilleure position, puis les les attacher ou les raccourcir au besoin). Il est normal que les branches les plus anciennes des rosiers, si elles n'avaient pas été retirées lors de la taille printanière, meurent au cours de l'été, tandis que prospèrent de nouvelles pousses. Supprimez ces branches mortes en les sciant à la base, laissez intactes les nouvelles, en les attachant si nécessaire (grimpants). Retirez les fleurs ou bouquets de fleurs fanées. Le cas échéant, supprimez les feuilles malades (ne les mettez pas dans un compost familial).

Fleurs
Fleurs
Fleurs

Floraisons terminées…

Passée la mi-été, bon nombre de vivaces estivales ont plus ou moins terminé leur floraison. C'est le cas des lavandes, des molènes, des roses trémières, de l'onagre, de la cupidone, des hémérocalles, des kniphofias… Le jardinier qui souhaite les voir se ressemer ou apprécie l'architecture de leurs tiges sèches les conservera, tandis que l'amateur de silhouettes nettes et de massifs bien ordonnés les coupera plus ou moins bas. Les grosses tiges des molènes, des roses trémières ou des onagres, par exemple, sont coupées à la base avec un bon sécateur. Pour des plantes comme les silènes ou la cupidone, on rassemble toutes les tiges dans une main et de l'autre, on les coupe à la base, en épargnant la rosette de feuilles de la base. Pour les lavandes, on rassemble les tiges en petits bouquets, que l'on rabat sans descendre trop bas sur les tiges (en principe, pas jusqu'au bois nu). Dans le cas des hémérocalles ou des kniphofias, on se contente de retirer les tiges florales et les feuilles sèches.

... ou encore prometteuses

Certaines plantes sont plus indécises : entre les fleurs fanées, ou plus bas sur la tige, il y a encore des boutons, ou de nouvelles pousses prêtes à se développer. C'est notamment le cas des anthémis, des sauges, des phlox paniculés, ou encore de bon nombre de campanules. Si l'on en a la patience (et pas trop de plantes…), on peut envisager de raccourcir les tiges encore en bon état juste au-dessous des bouquets passés, et/ou de supprimer toutes les fleurs fanées (campanules) : on obtiendra de nouvelles corolles dans les jours à venir. S'il y a beaucoup de plants et/ou si les tiges semblent fatiguées (elles commencent à jaunir), mieux vaut couper ces dernières à leur base ou au-dessus des premières belles feuilles.

Les phlox paniculés constituent un cas d'école. Alors qu'elles comptent encore de nombreux boutons et fleurs épanouies, leurs inflorescences sont enlaidies par la présence de corolles déjà fanées; comme ces dernières tendent à former des paquets, il est facile de les retirer d'un seul geste, et de prolonger ainsi la beauté de la plante. Si en revanche les inflorescences ne comptent plus que quelques fleurons, mieux vaut les couper, en sectionnant la tige au-dessus de la dernière paire de feuilles; quelques inflorescences secondaires pourront apparaître par la suite. Mais les phlox sont souvent touchés par l'oïdium, très présent cette année. Si on les trouve vraiment trop laids ainsi, on pourra préférer tout couper, en utilisant ou non les tiges florales (débarrassées de leur vilain feuillage !) en bouquets.

© Isabelle Erne